Economie: l’Amérique cherche équilibre en Afrique
L’Afrique subsaharienne reste intéressante économiquement dans la politique extérieure des États-Unis pour des raisons stratégiques ou économiques. Il est donc important que les États-Unis signent des alliances stratégiques avec le continent africain.
L’Afrique subsaharienne reste intéressante économiquement dans la politique extérieure des États-Unis pour des raisons stratégiques ou économiques. Il est donc important que les États-Unis signent des alliances stratégiques avec le continent africain.
Par Edouard AÏKOUN
Dans un contexte géopolitique profondément remanié depuis l’effondrement de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et les attentats du 11 septembre 2001, l’intérêt des Etats-Unis pour l’Afrique va croissant. Récemment, ont eu lieu quelques actions symboliques de rapprochement, telles les tournées de B. Clinton (en 1998 et en 2000) ; l’organisation de la première Conférence ministérielle Etats-Unis/Afrique (en 1999), les visites de C. Powell (dès avant le 11 septembre 2001) et la récente tournée de G.W. Bush (en juillet 2003). Comment interpréter ces manifestations politiques du dialogue américano-africain ? Quelle place cet épisode occupe-t-il dans le complexe et la délicate histoire qui lie Washington au continent noir africain? Traduit-il un virage dans l’attitude des Etats-Unis à l’égard de l’Afrique ? Quels sont les ressorts et les enjeux géopolitiques de cette mutation ? Cette série d'interrogations trouve sa résolution dans les différentes alliances Amérique/Afrique qui ne cessent de gagner du terrain pour la satisfaction de leurs besoins dans divers secteurs.
Par ailleurs, les besoins énergétiques de la société américaine, qui consomme 25 % du pétrole mondial, concourent à cet expansionnisme. En collusion avec les entreprises nationales, la politique extérieure des Etats-Unis est tournée vers la sécurisation des approvisionnements pétroliers. L’intérêt porté aux pays du golfe de Guinée (Nigeria, Angola, Gabon, Trinité-et-Tobago, Congo, Guinée équatoriale) n’apparaît donc pas comme simplement circonstanciel, lorsqu’en février 2003 les pressions américaines et françaises se multiplient pour emporter le vote du Cameroun, de l’Angola et de la Guinée au Conseil de Sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU) au sujet de l’intervention en Irak. Le potentiel pétrolier de cette région suscite une réelle attention de Washington, pour des raisons tant géostratégiques qu’économiques.
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