Cameroun : Paul Biya réélu pour un 8ᵉ mandat avec 53,66 % des voir

Le Conseil constitutionnel du Cameroun a officiellement proclamé, ce lundi, la réélection du président sortant Paul Biya pour un 8ᵉ mandat consécutif, avec 53,66 % des suffrages exprimés. Ce résultat, annoncé à l’issue d’une session publique retransmise en direct, confirme la continuité au sommet de l’État, dans un contexte politique et social marqué par des tensions post-électorales.

Octobre 27, 2025 - 14:21
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Cameroun : Paul Biya réélu pour un 8ᵉ mandat avec 53,66 % des voir
Le Président Paul BIYA
Des résultats validés par le Conseil constitutionnel
Selon les chiffres officiels, Paul Biya, candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), devance Issa Tchiroma Bakary du Front pour le Changement et la Renaissance, qui obtient 38,21 % des voix, et Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), crédité de 5,02 %.
Le taux de participation s’élève à *58,4 %,* en légère hausse par rapport à la présidentielle de 2018.
Le Conseil constitutionnel, présidé par Clément Atangana, a rejeté les recours introduits par certains candidats de l’opposition, estimant qu’aucune irrégularité majeure n’avait été prouvée de manière concluante.
« _Après examen des requêtes et vérification des procès-verbaux transmis par Elections Cameroon (ELECAM), la Cour constate que le scrutin s’est globalement déroulé dans la régularité et la transparence_ », a déclaré M. Atangana lors de la lecture du verdict.
 *Des contestations et un climat tendu*
Malgré la validation du scrutin, plusieurs formations de l’opposition ont exprimé des réserves sur le processus électoral, évoquant des dysfonctionnements dans certaines zones du pays, notamment dans les régions anglophones et à Douala.
Depuis l’annonce partielle des résultats, des manifestations ont été observées dans plusieurs villes, donnant lieu à des affrontements sporadiques entre manifestants et forces de l’ordre.
Les autorités locales ont confirmé la mort de plusieurs personnes et l’arrestation de dizaines d’autres. Le gouvernement a appelé à la retenue et au respect des institutions, tandis que les organisations de défense des droits humains demandent une enquête indépendante sur les incidents.
*Un appel au calme et à la stabilité*
Dans son premier message après la proclamation officielle, le président Paul Biya a salué *« la maturité du peuple camerounais »* et promis de « poursuivre la marche du pays vers la paix, la stabilité et le développement ».
« Le Cameroun restera uni et indivisible. J’appelle chacun à tourner la page de la confrontation et à s’engager pour l’avenir », a-t-il déclaré depuis le Palais de l’Unité à Yaoundé.
De son côté, la Commission nationale des droits de l’homme du Cameroun a exhorté les parties prenantes à privilégier le dialogue et à éviter toute forme d’escalade susceptible d’aggraver les tensions.
*Réactions nationales et internationales*
Plusieurs chefs d’État africains et organisations internationales ont adressé leurs félicitations à Paul Biya, soulignant la nécessité d’un climat politique apaisé.
L’Union africaine, dans un communiqué, a salué « la tenue d’un scrutin dans un contexte régional difficile » tout en appelant à « un renforcement de la confiance entre les institutions et les citoyens ».
L’Union européenne a, pour sa part, encouragé le Cameroun à « poursuivre les réformes électorales et institutionnelles nécessaires pour garantir la transparence et l’équité du processus démocratique ».
*Un mandat sous le signe des défis*
À 92 ans, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, entame un nouveau septennat dans un contexte économique et sécuritaire complexe.
Le pays fait face à plusieurs défis :
la persistance du conflit dans les régions anglophones ;
la menace de Boko Haram dans l’Extrême-Nord ;
la pression socio-économique liée à la jeunesse et au coût de la vie.
Les observateurs politiques estiment que ce nouveau mandat pourrait être déterminant pour la stabilité du Cameroun et pour la préparation d’une éventuelle transition politique dans les années à venir.
*Une continuité institutionnelle sous surveillance*
La réélection de Paul Biya prolonge l’un des plus longs règnes politiques du continent africain. Si ses partisans y voient un gage de stabilité et d’expérience, ses détracteurs espèrent une ouverture politique plus inclusive au cours du nouveau mandat.
La communauté internationale, tout en reconnaissant les résultats proclamés, continuera d’observer avec attention l’évolution du climat politique et social camerounais dans les prochains mois.
En résumé, la victoire de Paul Biya, confirmée par le Conseil constitutionnel, marque la continuité du régime en place.
Mais au-delà des chiffres, le Cameroun s’engage dans une période charnière où la cohésion nationale, la réconciliation et la modernisation institutionnelle apparaissent comme les véritables priorités.
*Guy L CHAFFA*

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