COP30 s’ouvre à Belém : retour sur les engagements de la COP29, défis et absences de poids
La 30ᵉ Conférence des Parties (COP30) s’ouvre ce lundi à Belém, au Brésil, au cœur de l’Amazonie. Pendant deux semaines, chefs d’État, négociateurs, scientifiques et organisations de la société civile tenteront de faire avancer les engagements climatiques internationaux dans un contexte de tensions géopolitiques et de scepticisme croissant face aux promesses non tenues.
Les engagements de la COP29 encore en suspens
La précédente conférence avait abouti à plusieurs décisions majeures, dont la portée concrète reste limitée sur le terrain.
1. Le nouveau cadre de financement climatique post-2025
Les pays développés avaient annoncé leur intention de dépasser l’objectif des 100 milliards de dollars par an, censé soutenir les pays vulnérables dans leurs efforts d’adaptation et d’atténuation.
Cependant, le manque de transparence sur les contributions et l’absence de calendrier précis continuent de susciter des critiques.
2. Le Fonds pour pertes et dommages
L’un des progrès salués à la COP29 était la mise en route du Fonds pour pertes et dommages. Malgré son lancement officiel, les contributions annoncées restent très inférieures aux besoins estimés, alors que les catastrophes climatiques se multiplient.
3. La révision des contributions nationales (NDC)
Les États se sont engagés à revoir et renforcer leurs plans climatiques pour aligner leurs trajectoires sur l’objectif de 1,5 °C. Mais très peu ont présenté des feuilles de route conformes ou suffisamment ambitieuses.
Les enjeux de la COP30 : de l’ambition à l’application
Accueillir la conférence en Amazonie donne une portée particulière à cette édition. Le Brésil souhaite mettre en avant la protection des forêts tropicales, alors que la région reste confrontée à la déforestation, aux activités illégales et aux pressions économiques.
Les discussions à Belém devraient se concentrer sur trois axes principaux :
1. La crédibilité de la mise en œuvre
Cette édition se veut centrée sur l’action. Les pays seront invités à présenter des preuves d’avancées tangibles, notamment dans :
- la sortie progressive des énergies fossiles,
- la réduction mesurable des émissions,
- le renforcement des mesures d’adaptation.
2. Le financement climatique
La question centrale reste la suivante : comment mobiliser des ressources suffisantes pour soutenir les pays les plus exposés aux effets du changement climatique, alors que les promesses tardent à se matérialiser.
3. La protection des forêts et des communautés locales
L’emplacement de la COP met en lumière les peuples autochtones et les territoires forestiers, considérés comme essentiels dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Des absences remarquées
La conférence s’ouvre également avec des absences de haut niveau qui pourraient peser sur le poids politique des négociations.
1. Le président des États-Unis absent
Le dirigeant américain, confronté à des enjeux politiques internes, a choisi de ne pas participer. Une délégation officielle sera présente, mais cette absence est interprétée comme un signal de désengagement dans un moment stratégique.
2. Absence du président chinois
La Chine, premier émetteur mondial, ne sera pas représentée par son président mais par un haut responsable du climat. Une décision qui réduit la possibilité d’annonces conjointes de grande portée.
3. Présence discrète de certains pays producteurs de pétrole
Plusieurs États du Golfe, très influents lors des précédentes conférences, arrivent avec des délégations plus techniques que politiques, reflétant des divergences sur la rapidité de la transition énergétique.
Un sommet sous haute attente
Entre promesses en retard, défis logistiques et absences politiques, la COP30 s’ouvre avec une question essentielle :
cette édition permettra-t-elle de rétablir la confiance dans le processus climatique international et d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris ces dernières années ?
Belém accueille le monde. Reste à savoir si le monde sortira avec des décisions à la hauteur de l’urgence climatique.
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