Crise post-électorale au Cameroun : entre répression et revendications populaires
Depuis la présidentielle du 12 octobre 2025, le Cameroun est plongé dans une tourmente politique sans précédent. Les résultats officiels, attendus ce lundi, sont déjà contestés sur le terrain, où les manifestations se multiplient, souvent réprimées dans le sang.
Une crise qui embrase les rues
À Douala, Yaoundé, Garoua et dans d’autres villes, des milliers de Camerounais ont répondu à l’appel d’Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre et principal opposant à Paul Biya. Ce dernier revendique une victoire à la présidentielle, mais ses allégations sont accueillies avec scepticisme, notamment en raison de documents jugés incohérents. Les manifestations, initialement pacifiques, ont dégénéré en émeutes violentes. À Douala, au moins quatre personnes ont été tuées lors de la dispersion de rassemblements, et plusieurs autres blessées. À Garoua, une enseignante a succombé à des blessures par balle lors d’affrontements avec les forces de l’ordre .
Répression et arrestations massives
Le gouvernement a réagi en procédant à des arrestations massives. Plus de 100 manifestants ont été interpellés à Douala, et des figures de l’opposition, telles que Djeukam Tchameni et Anicet Ekane, ont été arrêtées à Yaoundé . Le ministère de l’Administration territoriale a annoncé que vingt personnes seraient jugées devant une juridiction militaire pour des accusations d’insurrection et d’incitation au soulèvement .
Restrictions et coupures d’Internet
Face à l’escalade des tensions, les autorités ont imposé des restrictions de circulation, notamment en suspendant l’activité des motos-taxis dans les principales villes. Des coupures intermittentes d’Internet ont également été signalées, entravant la diffusion d’informations et la couverture médiatique des événements .
Appels à la paix et à la justice
Le Barreau du Cameroun a exprimé une profonde inquiétude face à la dégradation de la situation sécuritaire et à la multiplication de violations des droits de l’homme à travers le pays . La Conférence épiscopale nationale du Cameroun a également lancé un appel à la paix et à l’unité nationale, exhortant les citoyens à éviter la violence et à privilégier le dialogue .
Perspectives incertaines
Alors que le Conseil constitutionnel s’apprête à annoncer les résultats officiels, le climat politique reste tendu. Les risques de nouvelles violences sont élevés, et la communauté internationale suit de près l’évolution de la situation. Le Cameroun se trouve à un carrefour décisif : celui de la réconciliation nationale ou de l’approfondissement de la crise.
Cette crise met en lumière les fractures profondes au sein de la société camerounaise et soulève des questions cruciales sur la transparence électorale, le respect des droits fondamentaux et l’avenir démocratique du pays.
par Guy L CJAFFA
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