Bénin: la HAAC suspend Océan FM
La radio privée commerciale Océan FM a été frappée d’une mesure conservatoire par l’autorité de régulation des médias béninoise, la HAAC.
La radio privée commerciale Océan FM a été frappée d’une mesure conservatoire par l’autorité de régulation des médias béninoise, la HAAC. Selon un communiqué diffusé par l’institution, la station a diffusé des contenus publicitaires relatifs aux produits pharmaceutiques ou de la pharmacopée en violation de la réglementation en vigueur, notamment de l’article 37 du décret n° 2024-1297 du 6 novembre 2024.
Contexte réglementaire
La HAAC rappelle que le décret 2024-1297, en son article 37, stipule que « la promotion portant sur tout médicament et tout produit considéré comme médicament auprès du grand public est interdite ».
L’interdiction s’étend également aux produits de la pharmacopée, aux produits et pratiques des tradipraticiens destinés au traitement des maladies, ainsi qu’aux pratiques spirituelles de guérison.
Dans un communiqué daté du 27 mai 2025, la HAAC a lancé un rappel ferme aux médias béninois de veiller au strict respect de cette interdiction.
La sanction appliquée
Bien que le texte précis de la décision de fermeture à l’encontre d’Océan FM ne soit pas encore rendu public dans son intégralité, il est rapporté que la station est fermée pour une semaine à titre conservatoire, en tant qu’avertissement de l’autorité. Cette mesure traduit la fermeté de la HAAC sur la question de la publicité des produits de santé dans les médias.
Analyse des conséquences
Pour Océan FM
Cette suspension interrompra la diffusion de ses programmes pendant la durée de la mesure, ce qui signifie une perte directe de recettes publicitaires, une rupture de lien avec l’auditoire et une atteinte potentielle à sa crédibilité. En tant que station à financement commercial, l’interruption d’antenne peut fragiliser la structure et inciter les annonceurs à la prudence.
Pour le paysage médiatique béninois
Cette décision marque un signal fort envoyé à l’ensemble des médias privés que la HAAC entend appliquer rigoureusement le cadre réglementaire. Elle pourrait pousser les radios et télévisions à renforcer leurs dispositifs de contrôle interne, à revoir leurs contrats de publicité et à adopter une plus grande prudence lorsqu’il s’agit de accepter des messages de santé ou de guérison.
Pour la santé publique et l’éthique médiatique
À travers cette contrainte, l’autorité vise à protéger le grand public contre des messages potentiellement trompeurs ou dangereux relatifs à des traitements ou produits non validés. Toutefois, la mesure soulève aussi la question de l’équilibre entre régulation de santé publique et liberté éditoriale des médias. Il faudra veiller à ce que les sanctions soient appliquées de manière transparente et proportionnée.
Défis et questions ouvertes
- Le cadre juridique fixe l’interdiction, mais il reste à définir précisément les modalités de contrôle et d’application (quelle publicité est considérée comme « promotion », quelles sont les sanctions graduelles, etc.).
- Pour les médias, identifier les produits ou messages à bannir peut être complexe, notamment lorsqu’il s’agit de publicités mêlant culture/tradition et santé.
- Il faudra observer l’effet dissuasif à long terme de cette mesure : la suspension entraînera-t-elle une plus grande conformité ou un simple contournement ?
- Enfin, pour l’auditoire, la question se pose de savoir si cette régulation améliore réellement la qualité de l’information et la protection des citoyens.
La suspension de la radio Océan FM illustre la volonté de la HAAC de faire respecter le cadre de la publicité des produits de santé dans les médias au Bénin. Au-delà de l’effet immédiat sur la station concernée, cette mesure pourrait générer un effet domino favorable à une plus grande rigueur dans les pratiques publicitaires des médias. Reste à observer comment cette régulation se traduira dans la durée, tant sur le plan de la liberté de la presse que sur celui de la protection du public.
Oladélé
Quelle est votre réaction ?





