Bénin : la prédiction de Valentin Djenontin-Agossou se réalise moins de 24 heures après sa tribune

La prédiction était presque parfaite. Jeudi 30 octobre, dans une tribune prophétique, Valentin Djenontin-Agossou alertait ses compatriotes sur une imminente révision de la Constitution, la présentant comme l'objectif caché derrière les tumultes autour de la candidature de Romuald Wadagni. « L’heure vient et elle n’est plus loin la nouvelle révision de la constitution », écrivait-il.

Vingt-quatre heures plus tard, la prophétie se matérialise. Ce vendredi 31 octobre, deux députés proches de la mouvance présidentielle ont effectivement déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale une proposition de loi portant révision de la Constitution béninoise. La célérité entre l'avertissement et l'action est stupéfiante et confère au texte de Djenontin-Agossou une prescience dérangeante.

Dans son analyse, l'essayiste pointait du doigt une manœuvre de longue haleine visant à « favoriser la refonte totale des institutions » et à verrouiller le système politique au profit du président sortant, Patrice Talon. Il affirmait, sans détour, que les prochaines élections générales pourraient n'être qu'un « leurre » et que l'opposition risquait d'en être totalement exclue.

Le dépôt de cette proposition de révision, dont le contenu exact sera examiné dans les prochains jours, semble être la première étape de concrétisation de ce scénario. Elle valide plusieurs des thèses avancées par l'analyste :

1. L'arbre qui cache la forêt : L'agitation médiatique et politique autour de la candidature, puis du retrait de Romuald Wadagni, a effectivement occupé l'espace public. Pendant ce temps, dans l'ombre, les mécanismes juridiques pour un remaniement profond des institutions étaient apparemment en préparation. La candidature de Wadagni aura servi de diversion stratégique.
2. La prophétie autoréalisatrice : Valentin Djenontin-Agossou n'est pas un devin, mais un observateur averti. Ses nombreuses tribunes et interventions, depuis décembre 2020, décryptaient une logique implacable à l'œuvre : le remodelage des règles du jeu pour assurer la pérennité du pouvoir actuel, quitte à passer par une nouvelle révision, la deuxième depuis 2019. Les événements d'aujourd'hui lui donnent raison a posteriori.
3. La prochaine étape : le retournement de l'opposition ? L'analyste prédisait également que « certains députés de l’opposition (…) ne tarderont pas à poignarder dans le cœur le peuple béninois (…) en cautionnant cette révision ». Tous les regards se tournent désormais vers les groupes parlementaires pour voir si cette prédiction-là aussi se réalisera, lors des débats et du vote sur cette proposition.

Un climat politique qui s'alourdit

Cette annonce intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par l'éviction de la candidature du parti Les Démocrates à la présidentielle et les doutes sur la tenue d'élections législatives et locales véritablement inclusives. La thèse d'un "coup de force constitutionnel", jusqu'ici souvent reléguée au rang de théorie alarmiste, gagne soudainement en crédibilité auprès des observateurs.

La balle est maintenant dans le camp de la classe politique et de la société civile béninoise. Va-t-on assister, comme le redoute Valentin Djenontin-Agossou, à une mascarade électorale et à une consolidation d'un système verrouillé ? Ou cette révision va-t-elle susciter un sursaut démocratique ?

Une chose est sûre : ce vendredi 31 octobre 2025, les mots écrits la veille par l'analyste sont passés du statut de mise en garde à celui de feuille de route décryptant une réalité politique en accélération. Comme il le disait lui-même, « la vérité demeure immuable ». En l'occurrence, celle d'une prophétie politique qui vient de trouver son premier et éclatant commencement de réalisation.

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par Oladélé