Suspension des médias en Guinée Bissau : Une thèse souverainiste avancée
Le gouvernement de Guinée-Bissau a ordonné vendredi 15 août 2025, la fermeture des services de l’agence de presse Lusa et des chaînes publiques de radio et télévision RTP et RDP, invoquant la défense de la souveraineté nationale.

Le gouvernement de Guinée-Bissau a ordonné vendredi 15 août 2025, la fermeture des services de l’agence de presse Lusa et des chaînes publiques de radio et télévision RTP et RDP, invoquant la défense de la souveraineté nationale.
Par Aristde Nephtali AZA
C’est avec un effet immédiat, que les autorités bissau-guinéennes ont suspendu ce vendredi 15 août 2025, les activités de plusieurs médias portugais opérant sur le territoire national, notamment l’agence de presse Lusa et les chaînes publiques de radio et télévision RTP et RDP. Les responsables de ces médias ont été informés qu’ils devaient quitter le pays avant le 19 août. Cette décision, annoncée sans justification détaillée, a suscité des réactions vives au niveau national et international.
Le ministre des Affaires étrangères, Carlos Pinto Pereira, a indiqué que les raisons de cette suspension seraient précisées lors d’une conférence de presse, mais aucune explication officielle n’était disponible au moment de la publication.
Le gouvernement portugais a vivement réagi, qualifiant la décision de « hautement répréhensible et injustifiable » et convoquant l’ambassadeur bissau-guinéen pour obtenir des explications. Les médias portugais concernés ont publié un communiqué commun dénonçant une mesure discriminatoire et sélective, qui constitue une atteinte délibérée à la liberté d’expression. Ils ont souligné l’importance de l’information indépendante pour permettre aux citoyens de faire des choix éclairés, surtout en période électorale. Reporters sans frontières (RSF) a également exprimé son inquiétude, qualifiant cette suspension de « violation flagrante du pluralisme et du droit à l’information des Bissau-Guinéens ». L’organisation a insisté sur le risque que cette décision limite la couverture impartiale des élections et réduise l’accès du public à des sources fiables. Pour les citoyens, cette mesure peut être perçue comme une étape vers un contrôle plus affirmé de l’information nationale. Néanmoins, les syndicats de journalistes locaux, dont le SINJOTECS, dénoncent « une atteinte grave au droit des citoyens à être informés », rappelant que la presse libre constitue un pilier fondamental de toute démocratie.
Cette mesure intervient à trois mois de l’élection présidentielle prévue pour le 23 novembre 2025, période sensible où le président Umaro Sissoco Embaló, en poste depuis 2020, brigue un second mandat. En février dernier, il a écourté avec la menace d’expulsion, une mission déployée devant convenir d’une feuille de route consensuelle relative aux élections, évoquant les mêmes raisons souverainistes. Cependant, ces machinations en période préélectorale sont ni plus ni moins, perçues comme des mesures attentatoires au processus électoral et présagent des élections convenues, tripatouillées.
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