Sénégal: Ousmane Sonko, casse-tête pour Macky Sall
A 48 ans, Ousmane Sonko apparaît pour les uns comme le héraut de la lutte pour le peuple et contre les élites corrompues, et pour d’autres, un agitateur incendiaire. Sa condamnation le jeudi début juin à deux ans de prison fermes pour “corruption de la jeunesse“ a jeté le feu aux poudres. “Il peut être arrêté à tout moment“, selon le ministre Sénégalais de la Justice, Ismaïla Madior Fall.
A 48 ans, Ousmane Sonko apparaît pour les uns comme le héraut de la lutte pour le peuple et contre les élites corrompues, et pour d’autres, un agitateur incendiaire. Sa condamnation le jeudi début juin à deux ans de prison fermes pour “corruption de la jeunesse“ a jeté le feu aux poudres. “Il peut être arrêté à tout moment“, selon le ministre Sénégalais de la Justice, Ismaïla Madior Fall.
Par Karl DOVONOU
Accusé de viols et de menaces de mort en février 2021 par Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté, Ousmane Sonko réfute les accusations et dénonce une manœuvre politique. Son arrestation provoque de violents affrontements entre ses soutiens et la police. Libéré sous contrôle judiciaire en mars 2021, Ousmane Sonko se dit victime “d’un complot d’Etat“ initié par les proches de Macky Sall.
Cette première saison de la saga judiciaire, n’empêche pas le patron du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF), de poursuivre son ascension fulgurante en politique. En 2022, il est élu maire de Ziguinchor, après avoir constitué la coalition Yewwi askanwi – Yaw, libérons le peuple en langue Ouolof avec plusieurs membre de l’opposition, dont l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall.
Le patron de Pastef arrivé en troisième position aux élections présidentielle de 2019, est l’adversaire le plus farouche du président Macky Sall. Il est accusé de viols et menaces de mort contre Adji Sarr une employée d’un salon de beauté où, il allait se faire masser entre 2020 et 2021. Le 1er Juin 2023, il est condamné à deux ans de prison pour “corruption de la jeunesse“. Le juge a abandonné les charges de viols et menaces de mort. L’enjeu semblait autant pénal que politique. Selon le code électoral, sa condamnation le rend inéligible pour la prochaine élection présidentielle prévue pour 2024, pour laquelle il était d’ores et déjà candidat. “Ce verdict sur commande est l’ultime étape du complot ourdi par Macky Sall et ses sbires“, a réagi dans un communiqué le parti de Ousmane Sonko, qui a appelé les sénégalais à “descendre dans la rue“ et “les forces de l’ordre à se joindre à eux“.
Cette deuxième saison de la saga judiciaire a entrainé comme à chaque série depuis 2021, une vague de protestation dans le pays, faisant 16 morts aux dernières nouvelles. Le chef de l’Etat cultive le doute sur une candidature à un troisième mandat jusqu’à début juillet 2023 avant d’y renoncer, avançant plusieurs motifs ; lesquels ne semblent pas valable au camp Sonko qui soutient l’avoir poussé à bout.
Cette annonce est assortie d’un scénario très contesté nourri de musèlement de toutes voix critiques. Plusieurs rivaux politiques et journalistes ont été emprisonnés. En face, un opposant dont le discours s’est durci jusqu’à adopter le slogan “gatsa-gatsa“ qui signifie, “œil pour œil, dent pour dent“.
Dans un communiqué rendu public, Alioune Tine le fondateur d’Afrikajom center, institue très regardant sur les valeurs africaines et internationales, demande expressément au président de la république d’user de son pouvoir pour que les droits civils et constitutionnels d’Ousmane Sonko, président de Pastef soient respectés, et que le blocus établi chez lui soit levé et qu’on lui permette de rencontrer ses visiteurs, notamment ses avocats, les membres de son parti et de sa coalition politique.
Et à l’endroit des leaders de l’opposition de lancer un appel à leurs partisans pour mettre un terme aux manifestations sur toutes l’étendue du territoire et à répondre à la consultation nationale pour une sortie rapide et apaisée de la crise qui mine le pays.
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