Nigéria : 600 terroristes neutralisés en 2025
Le Chef d’État-Major de l’Armée de l’air nigériane, Air Marshal Hasan Bala Abubakar, a annoncé ce 12 août 2025, la neutralisation de près de 600 terroristes dans l’État de Borno, entre janvier et août 2025, dans le cadre de l’opération Hadin Kai.

Le Chef d’État-Major de l’Armée de l’air nigériane, Air Marshal Hasan Bala Abubakar, a annoncé ce 12 août 2025, la neutralisation de près de 600 terroristes dans l’État de Borno, entre janvier et août 2025, dans le cadre de l’opération Hadin Kai.
Par Aristide Nephtali AZA
Cette annonce, faite au cœur de la capitale de l’État le plus touché par l’insurrection djihadiste, résonne comme un tournant dans la lutte acharnée que mène le Nigéria contre Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Hasan Bala Abubakar, en déplacement pour une visite de travail, a livré ce mardi 12 août 2025, un bilan détaillé qui met en lumière l’intensité des opérations militaires et l’ampleur des résultats obtenus sur le terrain. Selon ses propos, 592 terroristes ont été neutralisés entre janvier et août 2025 dans le cadre de l’opération Hadin Kai, vaste dispositif militaire lancé dans le nord-est du pays pour rétablir la sécurité. À ces chiffres s’ajoutent la destruction de 372 infrastructures ennemies, comprenant des camps, des caches d’armes et des moyens logistiques utilisés par les groupes armés.
« 798 sorties de combat ont été effectuées, cumulant plus de 1 500 heures de vol opérationnelles dans le cadre de l’opération Hadin Kai », a précisé Hasan Bala Abubakar. Il a ajouté : « Cette année, notre guerre aérienne est plus rapide, plus précise et plus chirurgicale. Nous éliminons des cibles de grande valeur, paralysant leur logistique et traquant chaque cellule menaçant la paix du Nord-Est ».
Le Chef d’État-Major a insisté sur la détermination de ses troupes à poursuivre cette dynamique afin d’empêcher toute résurgence significative de l’insurrection. Devant les hommes déployés à Maiduguri, il a salué leur courage et leur professionnalisme, rappelant que la victoire ne pouvait être obtenue que grâce à une discipline constante et une coopération étroite avec les autres branches des forces armées. Sa déclaration visait également à rassurer les populations locales, souvent prises entre la peur des représailles terroristes et l’espoir d’un retour durable de la paix.
Au-delà des chiffres, ce bilan témoigne d’une stratégie militaire qui a progressivement évolué au fil des années. Longtemps critiquée pour ses limites opérationnelles, l’armée nigériane semble avoir renforcé ses moyens logistiques et son renseignement aérien, rendant les frappes plus précises et plus efficaces. L’utilisation accrue des drones de surveillance et le déploiement de nouveaux avions de combat ont permis de cibler avec plus de justesse les bastions ennemis dans les zones reculées de la forêt de Sambisa et le long du lac Tchad. Le Major Abubakar a souligné que la guerre contre le terrorisme ne pouvait se gagner uniquement sur le terrain militaire, mais qu’elle nécessitait également un engagement politique, économique et social pour assécher les sources de recrutement des djihadistes.
Cette prise de parole intervient dans un contexte où les autorités nigérianes cherchent à redorer l’image de leurs forces armées auprès de la population. Pendant plusieurs années, les civils de l’État de Borno et des régions voisines ont reproché à l’armée son manque de protection face aux attaques meurtrières. En publiant ce bilan, le Chef d’État-Major cherche à montrer que les sacrifices consentis commencent à porter leurs fruits et que les zones anciennement sous contrôle terroriste sont progressivement reprises. Déjà, plusieurs localités où les habitants avaient fui sont en cours de réoccupation, grâce à la sécurisation progressive des territoires.
Toutefois, des observateurs rappellent que la victoire n’est pas encore totale. Si près de 600 terroristes ont été éliminés, d’autres combattants continuent de se retrancher dans des zones difficilement accessibles. La menace des attaques sporadiques, des embuscades ou des attentats-suicides n’est pas totalement écartée. De plus, l’implication de certains groupes armés dans les trafics transfrontaliers complexifie la tâche des forces nigérianes, car la lutte doit s’étendre au-delà des frontières nationales. Hasan Bala Abubakar lui-même a reconnu ces défis, mais il a assuré que l’armée de l’air restait prête à intensifier ses opérations en coordination avec les autres forces de défense.
Dans son allocution, le Chef d’État-Major a également rendu hommage aux soldats tombés au combat, soulignant que leur sacrifice n’était pas vain. Il a exhorté les militaires présents à maintenir le cap, à garder le moral et à rester fidèles à leur mission de défense de la patrie. Ce message, prononcé devant des troupes en première ligne, avait pour but de renforcer la cohésion et d’insuffler un nouvel élan dans la lutte contre le terrorisme.
Cette déclaration du mardi 12 août 2025 à Maiduguri constitue bien plus qu’un simple bilan statistique. Elle s’inscrit dans une volonté politique et militaire de démontrer que le Nigéria reprend progressivement l’avantage face à l’insurrection. Si le chiffre de près de 600 terroristes tués impressionne, il traduit avant tout l’ampleur des efforts déployés par les forces armées. Reste désormais à savoir si cette dynamique pourra se maintenir sur le long terme, afin de garantir aux populations du nord-est un retour définitif à la paix et à la stabilité.
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