Bénin/Média: la vie du journaliste Didier Assogba menacée

Au Bénin, la liberté de presse bat de l’aile depuis 2016. En plus de la loi sur le numérique qui pèse sur eux comme une épée de Damoclès, les journalistes doivent craindre d’autres formes de menace comme les intimidations et des tentatives d’assassinat lorsqu’ils osent creuser des sujets gênants. C’est le sort actuellement avec Didier Assogba qui a dû fuir le pays pour sauver sa tête.

Par Jaurès BOKO

Les derniers classements de Reporters Sans Frontières prouvent à suffisance l’ampleur des menaces sur la liberté de presse dans ce pays. Depuis 2016, le Bénin a dégringolé de 34 places. Chaque année, plusieurs journalistes font l’objet de menaces de toutes sortes. Même si le cas le plus connu est celui de Ignace Sossou qui a fait six mois de prison, d’autres subissent d’autres formes de persécutions comme les intimidations à l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC) ou même des menaces d’arrestation ou de morts depuis des appels masqués. Le journaliste Didier Assogba en fait actuellement les frais. Didier Assogba est journaliste, correspondant de plusieurs médias basés à Paris dont LZF Média et EPA Images. En mai 2021, il était fixé pour l’émission Capitale diffusé sur M6 pour la réalisation d’une enquête sur les cybercriminels au Bénin. Une fois diffusée, l’enquête fait effet boule de neige et a accélère la traque des cybercriminels au Bénin. Depuis la diffusion de cette émission, Didier, est épié et menacé de morts. Il va d’ailleurs échapper à plusieurs tentatives d’enlèvement. Mais en 2022, il est photojournaliste sur une enquête sur les exécutions sommaires par la police, conduite par Marcel Zoumènou. Il a également contribué à l’enquête sur les prisonniers politiques en tant que photojournaliste aux côtés de Marcel Zoumènou qui a échappé à une tentative d’assassinat et qui est aujourd’hui en exil pour ses nombreuses révélations. Ces trois reportages ont plongé Didier Assogba dans une précarité sécuritaire qui ne dit pas son nom avec des convocations suspectes et des menaces réelles venant des autorités. Inquiet et n’en pouvant plus d’être sur le qui-vive, il a quitté le pays pour sauver sa peau. Depuis son départ du Bénin, sa famille est persécutée et il est obligé de les déplacés de Cotonou pour les mettre en sécurité dans un autre lieu plus sûr.